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Jean-François Bohnert à la tête du Parquet national financier

Pénal - Pénal
09/10/2019
C’est officiel depuis le 9 octobre 2019, Jean-François Bohnert prend la tête du parquet national financier (PNF).
« Par décret du Président de la République en date du 7 octobre 2019, vu l'avis du Conseil supérieur de la magistrature lors de sa séance du 23 septembre 2019, M. Jean-François BOHNERT, avocat général à la Cour de cassation est déchargé des fonctions de procureur général près la cour d'appel de Reims et chargé des fonctions de procureur de la République financier près le tribunal de grande instance de Paris ». La nomination officielle a été actée par décret présidentiel le 9 octobre 2019.
 
Jean-François Bohnert, 58 ans, est désormais le nouveau patron du PNF, parquet chargé de la lutte contre la grande délinquance économique et financière. C’est Youssef Badr, ancien porte-parole du ministère de la justice, qui avait annoncé la proposition de la ministre de la Justice dans un tweet.
 
Un CV international
Actuel procureur général à Reims, Jean-François Bohnert a été magistrat de liaison en Allemagne de 1998 à 2003, puis représentant adjoint de la France auprès de l’unité de coopération judiciaire Eurojust à la Haye de 2003 à 2007. À son retour, il devient procureur adjoint au tribunal de grande instance (TGI) de Dijon, avocat général près la cour d’appel de Bourges puis procureur près le TGI de Rouen jusqu’en 2016, avant de prendre son poste à la cour d’appel de Reims.
 
Il avait aussi été proposé pour le poste de premier procureur européen, finalement occupé par Laura Codruta Kosevi, précise l’AFP.
 
Le PNF, une arme contre la délinquance financière
Jean-François Bohnert succède à Eliane Houlette, procureur de la République financier depuis la création du PNF en 2013 (L. n° 2013-1117, 6 déc. 2013, JO 7 déc.) et son entrée en activité en 2014. Le Parquet a été créé à la suite de l’affaire Cahuzac et est chargé des atteintes à la probité (corruption, favoritisme, détournement de fonds publics, etc.), aux finances publiques (fraude fiscale aggravée, blanchiment, etc.) et au bon fonctionnement des marchés financiers.
 
Le PNF précise qu’il compte 38 personnes, dont 17 magistrats, et gère près de 600 dossiers. Son effectif devrait toutefois progresser, le projet de loi de finances prévoyant la création de 100 emplois de magistrats, à partager entre  « la mise en œuvre de la réforme de l’ordonnance de 1945 et le renforcement de la lutte contre la criminalité et la délinquance financière par la création de postes dans les juridictions interrégionales spécialisées (JIRS) et au parquet national financier, avec la création de postes de procureurs délégués au parquet européen » (TA AN n° 2272, 2019-2020).
 
En attendant l’audience d’installation, non encore fixée, et son entrée en fonction, le nouveau procureur a déclaré à l’AFP : « nous sommes observés par les citoyens, les juridictions internationales. On doit peser nos décisions, assurer nos arrières, sans se coucher devant les pouvoirs ».